Dans une chronique parue il y a quelques semaines, nous avons effleuré le sujet et nous avons promis d’y revenir. La lutte intégrée représente le futur dans le contrôle des ennemis des plantes et nous allons tous devoir un jour ou l’autre s’y conformer.

La lutte intégrée incorpore dans son concept l’utilisation de produits doux, de contrôle à l’aide de moyens physiques, culturaux et biologiques tels que les insectes nématodes et les bactéries parasites des ravageurs à éliminer, et l’utilisation en dernier recours aux produits conventionnels chimiques.

Avant de commencer à traiter ou à utiliser d’autres moyens, il faut connaître le ravageur à éliminer ou à tolérer et son cycle vital. Par exemple, si la larve de l’insecte ne se nourrit seulement qu’en début d’été et passe l’hiver sous forme d’œuf, le traitement en août ne donnera strictement rien.

Ensuite, nous devons décider si les dommages sont assez importants pour appliquer un traitement, sinon nous pourrions ignorer le tout. Donc évaluer en quelque sorte notre niveau de tolérance.

Si un traitement est nécessaire, il nous faudra envisager un moyen physique d’éliminer le ravageur ou changer de méthodes culturales qui contrôlent souvent le problème. Il existe aujourd’hui des pesticides doux qui ne sont pas toxiques pour nous et les animaux et qui contrôlent assez bien les parasites. Les savons insecticides, les huiles dormantes ou utilisées sur les plantes en croissance, les insecticides à base de plantes, comme la roténone, le pyrèthre, la terre diatomée en sont de bons exemples. Et ce sans parler des contrôles biologiques (ex. un insecte pour en combattre un autre). Si après avoir épuisé tous ces moyens, il faut vraiment traiter de façon conventionnelle, alors et alors seulement nous devrions avoir recours aux produits chimiques.

Donnons ici quelques exemples :

Vous avez quelques pommiers et bien entendu les pommes sont infestées par la mouche de la pomme (les chenilles brunes dans la pomme) et durant les étés humides, les fruits ont des taches que l’on appelle la tavelure de la pomme. On peut traiter à toutes les 2 ou 3 semaines ou après une pluie ou bien, on peut tout simplement ramasser les pommes avant qu’elles ne tombent par terre ou ne pas les laisser trop longtemps par terre.

Les larves de la mouche de la pomme sortent éventuellement des fruits pour aller faire leurs pupes dans la terre et n’en ressortent que l’année d’après. Donc, si les pommes ne traînent pas, l’insecte sera graduellement éliminé. Et les taches de tavelure? Eh bien! ce n’est pas poison et nous pourrons tout simplement les enlever avant de consommer la pomme.

Un deuxième exemple:

Vous trouvez dans votre pelouse des gros vers blancs (hannetons communs) qui mangent les racines des plantes. Vous pouvez envisager un traitement chimique de la pelouse et tout le monde marchera dedans ou pire vos enfants s’y rouleront.

Ou encore, on peut d’abord prendre le temps d’évaluer l’étendu des dégâts. Quelques larves au pied carré ne représentent pas une nuisance et vous ne faites rien. Cependant, lorsque vous en avez beaucoup plus, disons 10 ou plus au pied carré, les dommages deviennent évidents et les contrôles nécessaires.

Saviez-vous qu’il existe des nématodes parasites qui contrôleront votre infestation de hannetons. Il y a certaines conditions à respecter mais l’efficacité est reconnue. Les nématodes sont de petits animaux qui ressemblent à des vers, invisibles à l’œil et qui se nourrissent – dépendant de l’espèce – de plantes, de débris végétaux, d’insectes. Des exemples, il en existe des centaines et nous en énumérerons d’autres dans de prochains articles.

Une feuille ou deux mangées dans un arbre ne justifient pas l’application de pesticides et nous devrons nous faire à cette idée. Les choses changeront réellement lorsque les gens seront prêts à acheter des pommes un peu piquées mais sans pesticides. Ce jour-là, les aliments seront beaucoup plus sains.

Le sujet en vaut la chandelle et nous y reviendrons certainement…